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A l’époque, Dieu n’avait pas, mais alors pas du tout apprécié cet arrogant projet de gratte-ciel, fomenté par des hommes épargnés par le Déluge. Il y avait mis fin en introduisant une multitude de langues, ce qui avait empêché les ingrats de communiquer, et donc de poursuivre une action coordonnée et efficace. Mais ça, c’était avant l’Intelligence Artificielle…
Elargir son champ lexical
Pour quiconque a abusé des meetings à distance à plus de 5 ou 6 nationalités autour de la table virtuelle, le concept de ‘’langues comme facteur de division et empêcheur de collaborer en rond" , est familier. Et on pense forcément à ce dénominateur unique obligé, le fameux broken english, qui entraîne une déperdition du sens.
Quand on n’a pas ses propres mots, la pensée s’uniformise
Rappelez-vous, ce goût amer parfois à la fin d’une réunion virtuelle, c’est le sentiment que la parole a été trop encadrée (cf. article précédent). Parfois aussi, les idées étaient là, prêtes à jaillir, mais il a manqué les mots pour le dire. Alors que notre société se lamente régulièrement de la réduction drastique du vocabulaire de « nos jeunes », le même phénomène a cours dans les entreprises : quand on n’a pas les mots pour dire – plus exactement, quand on n’a que les mots créés par d’autres (les Anglo-saxons, pour ne pas les citer), cela mène à une uniformisation certaine de la pensée. Oui, le globish – que nous baragouinons avec la fierté de celui qui sait se faire comprendre sous toutes les latitudes– ne compte pas plus de 1 500 mots (1) :pauvre, très pauvre.
Arrêter de « jouer à l’extérieur »
D’ailleurs, pourquoi ce choix alors que la plupart d’entre nous, non Anglo-Saxons, ressentons de façon très concrète cette limitation (euuuuuhhhh…) ?
De façon consciente ou non, assumée ou pas, nous entérinons un schéma de domination : celui du siège, celui de la pensée économique dominante, celui du consultant « sachant »… domination sur ceux condamnés à jouer "à l’extérieur"
A contrario, les derniers sanctuaires du respect de l’expression dans sa langue natale sont naturellement les grandes organisations internationales, ONU, OTAN… où on ne plaisante pas avec les rapports de force.
Imaginez que lors de vos prochains échanges, chacun puisse s’exprimer dans sa langue, avec ses propres éléments de langage. Cette prouesse est aujourd’hui à portée demain grâce aux avancées de l’intelligence artificielle sémantique, capable de comprendre le turc le plus châtié comme les expressions idiomatiques des influenceurs New-Yorkais
Même à distance, surtout à distance, que le media soit écrit ou audio, les solutions se multiplient et rendent possible de maintenir un excellent niveau de performance tout en embrassant la pluralité des langues parlées « naturellement » au sein du collectif.
Avis tous ceux qui, complexés par leur vocabulaire, nous privent de leurs bonnes idées
Cette possibilité d’accueillir la différence tend vers une chose que toutes les entreprises depuis vingt ans promettent de mettre en œuvre, dont elles ne cessent de dire qu’elle est un levier d’innovation incontournable, et qu’une partie d’entre elles essaient de toutes leurs forces d’atteindre : la diversité des profils et des points de vue, la diversité des formes d’intelligences et des contributions à la performance.
Le multilingue comme pierre angulaire de la diversité
Les modèles de langage les plus avancés, comme ceux qui équipent le moteur d’analyse sémantique de FluidityApp se sont, en grande partie(2), libérés de la dépendance à une langue pivot, en utilisant un nouvel ‘esperanto’, des représentations mathématiques nativement multilingues pour comprendre et traiter mots et phrases.
Sans doute est-ce notre origine Française qui nous pousse à développer au maximum notre solution d'analyse sémantique temps réel de façon multilingue, parce que cela nous semble cohérent avec notre mission: utiliser la technologie pour intermédier les échanges de manière transparente, libérer la parole, analyser les opinions du collectif afin de les restituer simplement. Avis à tous ceux qui se taisent en session de brainstorming parce que complexés par leur accent et leur vocabulaire, on a pensé à vous en créant FluidityApp. Ne nous privez plus de vos bonnes idées !
Voilà. On peut donc enfin reprendre la construction de cette Tour et, en s’affranchissant des barrières et biais linguistiques, passer de la simple collaboration à une véritable coopération (3). Dieu ne peut qu’approuver…
(1) https://www.philonomist.com/fr/article/speak-english-globish-english
(2) en partie seulement, et c’est d’ailleurs un enjeu majeur du développement futur de l’I.A.sémantique https://towardsdatascience.com/challenges-in-developing-multilingual-language-models-in-natural-language-processing-nlp-f3b2bed64739
(3) https://www.philonomist.com/fr/article/halte-au-telelabeur